Il ne sert à rien de posséder une oeuvre importante si elle ne pouvait être vue de personne

Rencontre avec Frédéric de Goldschmidt, Collectionneur et membre du comité de sélection de Luxembourg Art Week

Une formation en commerce et en communication, jusqu'à ce que l'exposition Les Magiciens de la Terre au Centre Pompidou le mène sur les bancs de la Sorbonne pour suivre un Master d'ethnologie. Après s'être entiché à ses débuts de rares objets ethnographiques, Frédéric de Goldschmidt change soudainement de voie. Il se sépare du vieux Manet qui sommeillait à l'ombre d'un coffre de banque pour se lancer avec passion dans une collection d'art contemporain : ”J’ai réalisé, au terme d'un long processus, qu’il ne servait à rien de posséder une oeuvre importante si elle ne pouvait être vue de personne. J'ai préféré ''recycler'' un nom en faveur de pièces plus accessibles et soutenir ainsi la création, plutôt que de thésauriser des objets n’apportant rien à personne.” En plus d'encourager les créateurs d'aujourd'hui, il faut essayer de rendre visibles leurs productions : “Selon moi, le rôle d’ un collectionneur ne peut se limiter à acheter des pièces, il doit aussi les montrer. C’est très important, la dimension publique, car cela permet d’encourager la reconnaissance des artistes que l'on apprécie.” Un désir de partage au coeur de son activité de “passeur”, comme il se plaît à la définir, qui finit par rejoindre l'acte de transmission cher aux ethnologues. Afin de transmettre sa passion au plus grand nombre, Frédéric de Goldschmidt veut amener l'art contemporain dans des lieux inédits, en quête de publics nouveaux. Comme par exemple cet espace de coworking qu'il vient d'ouvrir à Bruxelles et fait office de lieu d'exposition permanent.

Sensible aux enjeux écologiques, le collectionneur français privilégie le circuit-court, les foires à taille humaine, les transports alternatifs pour la circulation de ses pièces. Il chérit tout particulièrement des initiatives locales comme Art Brussels ou la Luxembourg Art Week, proches de son domicile. Déjà présent en 2020, Frédéric de Goldschmidt nourrit de grands espoirs pour cette nouvelle édition de la LAW. Et souhaite, par sa participation, encourager artistes et galeristes à faire preuve d’originalité pour répondre aux nombreux défis de notre temps.