Catalogue

Etienne-Jacobee,-Calvaire-IX,-2022-2024,-acier,-peinture,-écorce-de-terre
Courtesy de l’artiste et Galerie de l’Est

Galerie de l'Est - Darya Brient

Étienne Jacobée

Calvaire IX , 2022 - 2025

Acier, pigments, écorce de terre Pièce unique Les Calvaires font leur apparition dans le travail d’Etienne Jacobée en 2019. Sculptures de corps fossilisés, végétaux, minéraux sont devenus un paysage d’éléments en résonance les uns avec les autres, comme ces roches du Sahara où le vent chargé de sable réveille par la corrasion les formes qui sommeillaient depuis des millénaires dans l’épaisseur de la matière. La lumière constamment changeante en extérieur transforme l’immobilité de la sculpture, c’est particulièrement vérifiable avec ces pièces construites par une multitude de plans, comme des facettes qui prennent la lumière ou l’ombre suivant le moment de la journée. Elles permettent une richesse de lecture de la forme qui apparaît sous différents aspects et livre une histoire différente suivant l’instant. Jacobée utilise la terre sur certains de ses Calvaires, inspiré des autels sacrificiels maculés de sang séché qu’il découvre avec l’exposition Dogon au Musée Dapper en 1994. La terre vient comme une croûte sédimentaire qui renforce l’intemporalité de l’élément qui semble avoir été déterré par un archéologue. Mais aussi dès 1991 au Togo, où il travaille avec des forgerons de Sokodé, et revient marqué par l’architecture en terre des termitières, le rouge de la latérite. Il aime particulièrement l’idée de la sculpture évoluant avec le temps, recouverte petit à petit de mousse, comme ces pierres dressées, vestige d’une autre civilisation. L’idée d’une sculpture surgissant au détour d’un chemin, sur le bord d’un champ, à l’orée d’un bois, ou même en pleine forêt. « Mes Calvaires, confie l’artiste, je les vois abandonnés, oubliés au milieu de nulle part, révélant leur caractère par les intempéries, marqués par le froid, le vent et le soleil, rongés doucement par l'oxydation et recouverts de lichen. » Comme l’écrit l’historien d’art Emmanuel Daydé dans Le songe de Jacobée en 2020 : « Au croisement du passé le plus ancien et du futur le plus éloigné, [ces sculptures] évoquent à la fois les mystérieux alignements de menhirs préhistoriques de Carnac, les mégalithes, aujourd’hui à terre, de la forêt de Chantilly ».

159 x 47 x 43 cm

12 000,00 €